OCNI

Je me souviens, c'était il y a un peu plus d'un an…

 

 

Habitant Sennecey depuis quelques années, je faisais souvent le chemin de chez moi à la bibliothèque, située au Centre Polyvalent de la commune. Arrivé dans le bâtiment, pour accéder à la bibliothèque, il fallait prendre à gauche dans le hall d'entrée et filer directement après les toilettes. C'était un petit local divisé en deux parties, une pour les adultes et l'autre pour les enfants. Ça ne faisait pas vraiment bibliothèque au sens de celles que l'on voit dans les grandes villes, mais enfin il y avait des livres partout, on pouvait en emprunter, les lire, les ramener, en prendre d'autres. Et ça c'est déjà une bibliothèque. Quand une commune n'a pas les locaux pour, c'est déjà mieux que rien. Le personnel y était accueillant. Malgré le manque de place, la disponibilité était au rendez-vous. A bien considérer les choses, ce devait être plus gênant pour les bibliothécaires que pour les lecteurs-emprunteurs.

Bon, ce jour-là donc, je faisais comme souvent le chemin vers la bibliothèque. J'étais en train de longer les terrains de foot quand ma tête fut attirée par un énorme objet de forme circulaire, un peu à l'écart du trottoir. Un truc que je n'avais jamais vu.

 

     

                                     

 

C'était une sorte de soucoupe, ou une sorte de toupie dont la pointe aurait percé le sol pour s'y installer. Le dessus de cette toupie géante était plat, comme si on avait ôté le poussoir qui la faisait tourner. En effet, cette toupie ne tournait pas. Les parois étaient translucides comme si elles avaient été presque totalement fabriquées en verre. D'ailleurs, à y bien regarder, elles l'étaient. De l'extérieur, on voyait l'intérieur comme pour donner aux gens l'envie d'entrer en dedans. Le plus étonnant, c'est qu'on retrouvait dans des rayonnages flambant neufs, les mêmes livres que j'avais déjà vus dans le petit local du Centre Polyvalent, et plein d'autres tous nouveaux. On apercevait même dans une partie angulaire du disque de la toupie (Bon d'accord ! Une partie angulaire dans un disque, ça fait désordre. En fait, ce disque n'était pas totalement circulaire, en particulier  au niveau de l'entrée. Il formait un angle droit dont le mur servait de passage significatif pour matérialiser l'endroit par où d'éventuels visiteurs devaient passer pour pénétrer à l'intérieur), donc dans la partie angulaire de la toupie, on apercevait plusieurs ordinateurs dernière génération avec écrans plats. Tout autour et même partout aux alentours des rayonnages, des dizaines de sièges design et drôles, aux formes réjouissantes et aux couleurs chatoyantes.

Mais d'où provenait donc cet objet bizarre avec tout cet attirail new look, posé là, à côté du terrain de foot ?

Soudain je me souvenais d'une info qui était parue dans le journal de la mairie : il était question de l'arrivée prochaine d'un OCNI sur le territoire communal. OCNI ? ça veut dire : Objet Culturel Non Identifié. Eh oui ! C'était bien ça, l'OCNI en question qui venait d'atterrir à Sennecey-lès-Dijon. En plus, deux martiennes circulaient en son sein. Elles avaient la particularité de ressembler étrangement aux bibliothécaires de l'ancien local, après les toilettes. La différence c'est qu'elles avaient l'air d'être plus heureuses, plus souriantes, presque plus légères. On aurait dit des papillons de nuit devenus papillons de jour, avec le côté éphémère en moins, l'espoir et la lumière en plus. Une sorte de mue qui laisse apparaître  en pleine clarté ce qu'elles avaient caché dans le cocon discret du Centre Polyvalent.

On pouvait remarquer leurs yeux qui brillaient de plaisir, leurs mouvements fluides dans cet univers encore inimaginable quelques années plus tôt. Elles transbahutaient des cartons remplis de bouquins comme si c'étaient des fleurs à planter dans le jardin des mots et des images.

 

  

       

 

C'est comme ça que j'ai découvert ce qui, en fait, devait s'appeler un peu plus tard la Médiathèque Michel Pimpie. L'OCNI était donc un objet identifié et identifiable, avec deux « médiathècaires » qui n'avaient rien de martien. Je crois qu'elles ne m'en voudraient pas de les appeler martiennes, car chez ceux et celles qu'on veut absolument faire venir de Mars même s'ils n'en viennent pas, il y a toujours cette part d'humanité que les autres humains ont trop souvent tendance à oublier . C'est aussi par Mars que la Terre redevient Terre. C'est par ces deux martiennes que l'OCNI devient lieu de rencontres humaines et lieu de culture humaine. Elles ne s'appellent pas  GHYU546IWX et PPFYZ398AL452 comme dans les oeuvres de science-fiction où l'humain devient machine. Elles portent des prénoms tout à fait identifiables par des terriens de France : Corinne et Patricia. Des prénoms comme ceux des emprunteurs qui sont venus s'inscrire dans les semaines qui ont suivi l'ouverture, qui ont poussé la grande porte de verre, longé le petit mur qui abrite les ordinateurs et se sont présentés à l'espace en bois circulaire nommé "Accueil".

Ces gens ? Ils s'appellent Michel, Lilou, Marguerite, Tommy, Lucie, Paul, Antoine, Jahid, Marianne…

 

 

 

Comme moi qui viens de le faire, c'est maintenant à leur tour, à votre tour, de parler de l'OCNI  et de ses martiennes.

Dans la partie « Commentaires », vous pouvez raconter votre histoire personnelle de la première rencontre avec cette OCNI et ses deux extraterrestres, celles qui ressemblent tant aux anciennes bibliothécaires du centre polyvalent. Personne ne sait d'ailleurs ce qu'elles sont devenues. Si vous en savez quelque chose, vous pouvez aussi nous l'indiquer. Cela résoudra l'un des encore nombreux mystères de cette nouvelle médiathèque, débarquée il y a un an et visiblement pas prête à s'envoler ailleurs (tant mieux pour nous)...

 

 

 


Découvrez Loreena McKennitt!


26/07/2008
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